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ARTISANAT : LES ARTISANS DU TEXTILE

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L’artisanat du textile, très développé en Lomagne, était sans doute celui qui occupait le plus de main-d’œuvre. On distinguait parmi les différentes professions ; les peigneurs, les tondeurs, les pareurs, les drapiers, les chaussatiers, les bonnetiers et les tailleurs. Toutes confondues, le nombre de ces artisans était considérable.

Nous supposons que l’artisanat du textile était très développé en Lomagne (60 de nos communes actuelles).

LE PEIGNAGE

Contrairement aux provinces septentrionales, on ne plongeait pas les moutons dans les cours d’eau pour laver leur toison. Aussi, après la tonte, le peigneur travaillait-il la laine brute, la débarrassant des débris végétaux et organiques et en même temps, le peigne la rendait moelleuse et facile à utiliser pour le filage. Cet outil consistait en une planche garnie de clous effilés. Il y avait aussi des peigneurs de lin et de chanvre qui passaient à domicile. Toutefois, il semble que ce premier apprêt de la laine comme des fibres végétales était exécuté par les gens de la ferme car le nombre des peigneurs est assez réduit comparé aux autres artisans du textile.

LE FILAGE

Dans chaque foyer, il y avait au moins une personne si ce n’est deux qui filaient. C’était l’occupation des femmes durant les longues soirées d’hiver, mais aussi lorsqu’elles assuraient la garde des troupeaux où au marché en attendant d’avoir vendu la volaille. Sur la route, comme on parcourait de grandes distances, lorsqu’elles ne portaient pas sur la tête de charge nécessitant le maintien de l’équilibre, les femmes filaient ou tricotaient.

Pendant des siècles, le filage se fera à la main, avec une quenouille, bâton garni de laine, de lin ou de chanvre apprêtés, reliée à un fuseau libre qui permettait de tordre cette matière première animale ou végétale pour en faire du fil à l’aide des doigts humectés. Cet instrument rudimentaire sera pratiquement le seul utilisé dans les ménages jusqu’au XIXe siècle. Il avait l’avantage de la légèreté qui permettait de filer tout en vacant à d’autres occupations.

La mécanisation du filage débute au XIIIe siècle avec l’apparition du rouet à main que l’on perfectionnera par la suite avec une pédale. Son utilisation permettra une plus grande régularité dans la torsion du fil et une production plus grande. On le rencontrera dans les familles riches ou aisées mais il ne se généralisera pas dans les foyers modestes, les plus nombreux. Il sera réservé à ceux qui fileront pour des fabriques qui souvent les leur loueront.

LE TISSAGE

Dans l’artisanat du textile, les tisserands représentaient et de loin la profession la plus importante comme nous l’avons vu précédemment. Il faut y ajouter tous ceux qui n’étaient pas recensés comme tels mais n’en exerçaient pas moins ce travail. Le métier à tisser primitif devait être fort sommaire, mais les anciens ont connu la navette et la grande abondance de pesons de tisserands découverts dans les gisements archéologiques de la région. Cela prouve que chez nous le métier à tisser vertical n’avait rien d’exceptionnel. Il se composait d’un assemblage rectangulaire de pièces de bois, à l’intérieur duquel était placé un certain nombre d’accessoires. Il faut noter qu’il était plus ou moins large selon la besogne que l’artisan devait effectuer. Le tisseur ou la tisseuse se tenait debout, face au métier vertical, ses jambes ne servant qu’à le porter. Il n’en sera plus de même avec le métier horizontal adopté au Moyen- Age, chacun des pieds du tisserand assis reposant sur des pédales. Par rapport au précédent, il constituait un progrès qualitatif considérable et le rendement en était sérieusement augmenté au point qu’un artisan pouvait satisfaire les besoins de toute une communauté de moyenne importance. Les particuliers lui remettaient le fil et le dimanche, le rouleau d’étoffe sur le dos et la règle à la main, il allait livrer la marchandise aux clients. Tisser devint alors une profession. Aussi les nombreux tisserands que l’on rencontrait dans des communes ne pouvaient-ils travailler que pour des fabricants qui leur fournissaient la matière première.

Dans les campagnes, les tisserands tissaient surtout le lin et le chanvre et la toile ainsi fabriquée suivant la qualité du fil servait à faire les draps, les nappes, les serviettes, le linge de corps. Certains travaillaient la laine pour tisser le drap de maison, que l’on appelait aussi " drap de pagés ", drap de paysan. Il restait nature, ne subissant aucun apprêt (foulage et parage). Il conservait la couleur de la toison et servait à habiller la classe populaire.

LES SERGEURS ET LES DRAPIERS

Par définition, le sergeur était l’artisan qui fabriquait la serge, mais ce terme finit par désigner tous ceux qui tissaient la laine pour la convertir en étoffes finies qui subissaient le foulage, le parage et la teinture. Pour la qualité, venait en tête le cadis façon de Montauban, le kalmouk, le burat façon bourracan, la serge et la raze mélangée. Même si ces draps restaient quelque peu grossiers, ils subissaient le finissage.

Les sergeurs étaient des artisans indépendants alors que les drapiers étaient des manufacturiers, fabricants et commerçants, un début d’industrie textile avec le sens qu’on lui connaîtra au XIXe siècle. Ils utilisaient de la sous-traitance et de la main-d’œuvre salariée. Nous les rencontrons dans les zones artisanales : Auvillar, Beaumont, Saint-Clar, Saint-Nicolas…, ce qui explique la nombre de peigneurs, de tisserands, de cardeurs, de sergeurs qui s’y étaient établis.

LA PREPARATION DU DRAP

Excepté le drap de maison, tous les autres tissus sortis des métiers à tisser subissaient une préparation d’affinage. C’est alors qu’intervenaient le batteur, le pareur, le cardeur et enfin le tondeur, sans oublier le teinturier.

A l’origine, on battait ou foulait avec les mains ou les pieds, le drap que l’on avait mis à tremper dans de grandes auges en bois pour le débarrasser des dernières impuretés tout en lui donnant à la fois solidité, légèreté et moelleux. Au XIIIe siècle fut introduite la mécanisation du foulage mais en Lomagne l’introduction fut peut-être plus tardive. On utilisa des moulins à eau appelés moulins à foulon par les Français et " molin battant " en pays d’oc. De grandes masses de bois remplaçaient les pieds, ce qui rendait le travail moins pénible, plus efficace et plus rapide, donc plus rentable.

LA CONFECTION DES VETEMENTS

Parmi les artisans qui confectionnaient des vêtements avec les diverses étoffes, signalons le chaussatier, le bonnetier, les chapeliers et le tailleur.

Les chausses était la portion de vêtement des hommes et des femmes recouvrant la partie inférieure du corps. On distinguait les haut de chausses, devenus la culotte et les bas de chausses, qui deviendront tout simplement les bas. On commence à tricoter à la main au XVe siècle à l’aide d’aiguilles en bois confectionnées avec des brins de bruyère bien lisses. Les tailleurs étaient nombreux car la confection n’existait pas et tous les vêtements se faisaient sur mesure.

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