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ARTISANAT : LES ARTISANS DU BOIS

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Parmi les principaux matériaux, le bois fut très tôt l’un des plus utilisés. Il entrait dans la construction des maisons et des premières forteresses, la fabrication des meubles, des véhicules, de nombreux ustensiles et instruments, aussi les artisans du bois restèrent longtemps les corporations les plus nombreuses.

A L’ORIGINE : LE FUSTIER

A l’origine, tous les travailleurs du bois étaient englobés dans la profession de " fustier ". C’était des charpentiers se servant essentiellement de la hache. Ils abattaient les arbres, les ébranchaient, équarrissaient les troncs, les façonnant pour leur donner la forme des objets auxquels ils étaient destinés. Chacun de ces actes demandait un maniement différent de l’outil, aussi faisaient t-ils preuve d’une grande dextérité. Pour affiner, ils avaient une petite hache au manche court.

Vers la fin du Moyen Age, les fustiers s’étaient spécialisés dans des domaines différents, les uns dans le fabrication des futailles ou des meubles, les autres dans la construction des embarcations fluviales ou des véhicules, donnant naissance à de nouvelles corporations : les tonneliers, les menuisiers, les charpentiers de marine, les charrons, mais aussi les " faiseurs de harnois aratoires " confectionnant les pièces en bois de l’araire et les jougs pour les attelages.

LE CHARPENTIER

A l’origine, les châteaux féodaux comme les fortifications de nos bourgades étaient en bois, soit des troncs à peine équarris montés les uns sur les autres pour les premiers, soit fichés en terre tels de gros pieux pour les secondes. Ces travaux demandaient surtout une importante main d’œuvre mais il fallait des charpentiers pour la diriger. Ces chantiers étaient nombreux.

A partir du XIIIe siècle, s’y ajouta la construction des agglomérations elles-mêmes qui se développent rapidement. La technique du colombage adoptée par les constructeurs de cette époque transformèrent les chantiers en une série d’échafaudages de poutres et de poutrelles enchevêtrées, du sol au faîte, s’alignant le long des rues.

Il faut également y ajouter les charpentes des châteaux, des églises, des halles, des abbayes et de leurs granges, vastes entrepôts, mais aussi des grandes " bordes " longtemps construites sur ce même type d’architecture. De tels chantiers nécessitaient une grande quantité de bois et une main d’œuvre qualifiée. Aussi, l’on ne s’étonnera pas que la corporation des charpentiers ait été l’une des plus importantes.

LE MENUISIER

Vers les XVIe et XVIIe siècle, certains charpentiers ne se contentèrent plus de dégrossir le bois à la hache, ils se mirent à le travailler, le " menuiser " et le " façonner " et prirent le nom de menuisiers.

Pour le mobilier " ouvragé " ou tout au moins en partie, particulièrement l’armoire, il sera longtemps concurrencé par les montagnards qui viendront approvisionner nos marchés. Il fabriquera des tables, des sièges, des lits, de la menuiserie de bâtiment (portes, fenêtres, étagères,…). A l’époque des grandes découvertes, l’introduction de bois exotiques, au premier rang desquels l’ébène, amena certains artisans du meuble à se spécialiser dans la mise en œuvre de ces bois précieux, qui prirent le nom d’ébénistes. Chez nous, il n’y aura pas une grande clientèle pour ce mobilier luxueux et cher et elle se trouvera dans les grands centres. Nos ébénistes, car il y en aura tout de même, utiliseront le chêne, le noyer, le cerisier… qui avec la patine acquièrent une certaine préciosité.

LE TONNELIER

Des artisans du bois, les tonneliers durent être les premiers à se spécialiser car l’utilisation de la vaisselle vinaire et des barriques est très ancienne et, au Moyen Age, la culture de la vigne et le commerce du vin étaient développés. Les coutumes d’Escazeaux précisent (art.7) que le seigneur du lieu autorisait les habitants à couper dans ses forêts les arbres nécessaires pour fabriquer des coffres , de la vaisselle vinaire ou des barriques et des tables.

Ceci nous amène à parler des cercleurs qui étaient en quelque sorte des sous-traitants. On cerclait les barriques et les comportes et d’une manière générale toute la futaille. Pour confectionner les cercles, ils utilisaient un bois que se plie facilement, celui du châtaignier mais surtout le saule. Le premier croît en Lomagne, dans la forêt, à l’est de la crête tolosane et le second, chaque ferme en avait pour sa consommation soit au bord d’un ruisseau, d’une mare, d’un fossé ou dans un lieu humide. Il arrivait que dans la même famille il y eu un tonnelier et un fabriquant de cercles, le travail de l’un étant complémentaire de celui de l’autre.

Le châtaignier était surtout utilisé pour confectionner des douves, de la futaille et des comportes, le chêne, pour construire les cuves. Les cercles qui maintenaient celles-ci étaient de véritables chevrons cintrés, chevillés ou boulonnées car il n’y en avait pas de suffisamment longs pour en faire le tour. Ils étaient si larges qu’une personne pouvait y marcher.

LE CHARRON

Si le charpentier était capable de construire un lit de charrette, il a du se spécialiser pour fabriquer les roues. Il se cantonna dans le domaine agricole, car ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle et au début du XXe que sont apparus les charrons carrossiers et encore peu nombreux. A partir du XVIIe et du XVIIIe, la haute bourgeoisie et la noblesse s’équipaient en véhicules à l’extérieur, surtout à Toulouse.

Le charron fabriquait donc les véhicules montés sur roue et le plus courant était la charrette qui en Lomagne n’en avait que deux. Tirée par une paire de bœuf ou de vaches, le timon en était l’axe principal. On le façonnait à la hache. Avant d’être en fer, l’essieu était en cœur de chêne et d’une grande solidité. On bardait les roues e lames de fer boulonnées et cloutées ; le cerclage à chaud ne se fera que dans le courant du XIXe. Ces véhicules servaient non seulement dans l'agriculture mais aussi pour les transports lourds et à longue distance. Au XIXe siècle, se développera l’usage des voitures courtes, à deux roues ferrées et deux brancards, mais bien plus légères, tirées par un cheval.

LE SABOTIER

Au XVIe siècle est apparu le sabot qui est devenu la chaussure populaire la plus courante. La corporation des sabotiers a pris alors une rapide extension. Il y avait une grande variété dans les sabots car ils différaient suivant le choix du bois utilisé et l’usage que l’on en faisait ; certains, comme ceux que chaussait la mariée le jour de la noce, étaient de petites œuvres d’art. Les pointures étaient mesurées au quart de pouce et la vente en gros se faisait par douzaine enfilées sur deux bâtons ou dans des sacs. Les sabots d’homme et le " cadet " faisaient bien douze à la douzaine, mais la " fillette " dix-huit, " l’enfant ", vingt, et les sabots du premier âge, vingt-quatre.

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