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AGRICULTURE : LES CULTURES

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LES CEREALES

Les céréales, particulièrement le blé, sont cultivées depuis la période néolithique. Outre le froment, on trouvait en Lomagne l'avoine, l'orge et le seigle, sans oublier le méteil, mélange de blé et de seigle, qui tenait d'ailleurs la place la plus importante.

LE BLE

Au XVIIe siècle, on relève quatre espèces de froment: le blé rouge, le forment renflé, l'épeautre et le blé dur, ou blé "gros", spécialité de la Lomagne.

Les rendements variaient selon la qualité des terres. Au XVIIIe siècle, ils s'étendaient de deux grains récoltés pour un semé sur les zones les plus pauvres à six pour un sur les terres très riches. Au milieu du XIXe siècle, ces rendements atteignirent 10 à 13 hl par hectare et se maintinrent à ce niveau jusqu'aux années 1940.

LE SEIGLE

Très cultivé en tant que composant du méteil au XVIIe siècle, le seigle fut un peu moins présent à partir du XIXe, se limitant aux sols les plus pauvres dont les habitants l'utilisaient pour la fabrication de leur pain.

LE METEIL

Ce mélange représentait encore, au XVIIIe siècle, 60% des emblavures dans les communes les moins favorisées. Au siècle suivant, il recula au profit du blé, mais resta jusqu'au XXe siècle l'élément de base du pain d'une grande partie de la population.

L'ORGE  ET L'AVOINE

L'orge semble avoir été, au Moyen Age, la seconde céréale par la superficie de sa culture. Au XIXe siècle, il devint peu à peu très rare et fut remplacé par l'avoine.

Vers 1850, l'avoine était la seconde céréale par sa surface ensemencée. Cette dernière progressa jusqu' en 1930. L'avoine était appréciée pour le peu de soins qu'elle nécessite. L'avoine grise d'hiver, utilisée au XIXe siècle, fut par la suite négligée au profit de l'avoine blanche ou jaune de printemps.

LE MAÏS

Au XVIIe siècle, parti de Bayonne, la maïs gagne la Gascogne, le Haut Languedoc et la Guyenne, mais ne s'introduit que timidement en Lomagne. Il reste une culture de jachère qui sert avant tout à obtenir du fourrage en quantité. Il est à l'époque désigné sous le nom de "gros millet".

Au XVIIIe siècle, sa culture se développe lentement, sans retenir l'attention des seigneurs locaux, qui ne taxent pas sa production. Le maïs reste d'un usage réservé à la subsistance des paysans et n'est pas concerné par les flux de trafics commerciaux.

Entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe, le maïs finit par devenir une céréale à part entière, venant au troisième rang de production derrière le blé et l'avoine.

Les terres à maïs alternaient avec le blé car ce grain exige de bonnes terres, profondes et argilo-sablonneuses. A partir du milieu du XIXe siècle, le dépouillement des épis se fait avec l'aide des voisins, ce qui donne lieu à des fêtes et des réjouissances (c'est la "debossada").

Au XXe siècle, la mécanisation agricole permit un gain de temps lors des récoltes, grâce à la ramasseuse tractée et au séchage des épis dans les "crips", c'est grandes cages métalliques exposées au vent.

Pour le XIXe siècle, les rendements de maïs en Lomagne peuvent être établis comme variants de 9 hl à l'hectare dans le canton de Beaumont à 13 hl à l'hectare dans celui de Lavit.

LA VIGNE 

L'EXTENSION DU VIGNOBLE

Toutes les coutumes font mention de la vigne et du vin, soit pour indiquer la redevance à payer par ceux qui en récoltaient, soit pour fixer la période des vendanges ou réglementer les tavernes qui, le plus souvent, appartenaient aux communautés, leur vin devant être le premier consommé.

La plupart des vignobles remontent à cette époque. Le nombre de parcelles plantées de vignes devait être extrêmement important, chaque foyer ou presque ayant la sienne.

Le vin développait déjà un commerce local et extérieur d’une grande importance, vers Bordeaux surtout. La forte extension du vignoble fut induite en partie par les encouragements des seigneurs ecclésiastiques des abbayes de Grandselve et de Belleperche.

Ce développement des surfaces réservées à la viticulture se poursuivit jusqu’au XIXe siècle où elle occupait plus de 10% des exploitations des cantons de Saint-Clar, Miradoux, Lavit et Beaumont.

Sous l’Ancien Régime, le paysage agricole se divisait entre vignes " fermées ", peu nombreuses et appartenant aux plus riches propriétaires qui pouvaient se permettre d’enclore leurs champs, et vignes " ouvertes ", largement majoritaires et aux mains des petits exploitants qui devaient attendre la publication du ban des vendanges. Mais, outre ces champs de monoculture, la présence viticole était très forte sur les micro-parcelles des plus pauvres qui la plantaient au bout de leur champ dans l’espoir d’entretenir leur consommation personnelle.

LES MALHEURS DE LA VIGNE

L’extension du vignoble, malgré les malheurs météorologiques et cryptogamiques ponctuels, se poursuivit jusqu’en 1878, date à laquelle est signalé, dans le canton d’Auvillar, le premier cas de phylloxéra. Les premiers travaux de désinfection au sulfure de carbone commencent dès 1879 mais restent insuffisants et l’épidémie touche l’ensemble de la Lomagne à partir de 1881. En 1890, deux tiers des plants sont déjà détruits. Pour lutter contre ce mal, les vignes américaines finissent par s’imposer, malgré les réticences des cultivateurs attachés aux anciens cépages, avec l’aide des pépinières départementales et cantonales.

La crise du phylloxera entraîna un remaniement de la distribution des cépages. Certaines espèces disparurent ainsi du vignoble de Lomagne (Bouisalés, Balzac des Charentes, Perpignan, Meauzac, Sémilion, etc.), alors que d’autres sont introduits (Aramon, Alicante, Valdiguie, Noa, Jaqués, Terràs).

VINIFICATION ET DISTILLATION

Chaque maison de Lomagne disposait d’un chai, c’est à dire d’un local servant à la fois à l’élaboration et à la conservation du vin.

On produisait différents types de vins : " lo raspet " était un petit vin que l’on faisait avant de vendanger, pour faire la soudure. Le vin de pied était soutiré immédiatement, avant la fermentation. Le vin de presse, enfin, était tiré uniquement sur les plus grands vignobles, au moins jusqu’à la fin du XIXe siècle.

En Lomagne, le vin se consommait et se commercialisait sans être transformé en eau de vie jusqu’à la grande extension du vignoble dans la deuxième moitié du XIXe siècle et la diffusion des alambics.

LA CULTURE FRUITIERE 

Les fruits tenaient autrefois une place importante dans l’alimentation quotidienne. Associés au pain, ils constituaient un repas ou un complément de repas. Les zones de cultures importantes étaient réservées aux plus grandes exploitations, mais les arbres fruitiers se retrouvaient souvent en bordure des allées conduisant aux fermes, sur les talus des chemins, au bord des ruisseaux et des mares voire même en plein champs.

Parmi les espèces les plus répandues, on trouvait une vingtaine de variété de pommiers, une quinzaine de variété de poiriers, des noisetiers, des cerisiers, des pêchers, des amandiers et des cognassiers.

LES AUTRES CULTURES 

La fève est cultivée depuis les temps les plus reculés. Elle resta à la base de l’alimentation populaire, avec le pois, la lentille et le choux, jusqu’à la fin du XVIe siècle. Au XIXe siècle, cette légumineuse était encore admise dans les assolements les plus variés. Sous certains apports, elle était bien préférable au maïs car elle n’est ni encombrante, ni épuisante. Plante sarclée, elle nettoyait le sol et le laissait dans un état de fertilité identique à celui qu’elle avait trouvé. Particulièrement usitée pour l’engraissement des animaux, elle entrait également dans la nourriture humaine, entre autre dans la composition du pain.

Le haricot fut introduit à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe. Il entra rapidement dans l’alimentation humaine où il se fit une place de choix.

La première tentative de culture de la pomme de terre en Lomagne fut l’œuvre de la Société Royale d’Agriculture, en 1777. Ce tubercule ne fut cependant cultivé couramment qu’à partir du XIXe siècle. Elle accompagne puis remplaça progressivement le choux et la fève en tant que légume d’accompagnement.

D’autres plantes étaient également cultivées avec des occurrences variables : le pois, le choux, les lentilles, les raves, l’ail, l’oignon, le poireau et l’oseille étaient les principales.

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